
La veille des courses hippiques qui se déroulent sur les kilomètres de sable fin de la plage de Jullouville, une journée d’échanges entre professionnels était organisée sur le thème du monde du cheval et de l’élevage équin. Si vous venez séjourner dans notre camping à Jullouville, vous pourrez peut-être vous aussi participer à un tel événement.
Pas une filière mais des filières équines
Lors de cette journée d’échange du 14 mai dernier à l’occasion des courses hippiques qui se déroulent une fois par an sur la plage de Jullouville, six thèmes en rapport avec le mode du cheval ont été abordés.
L’éthologue Sophie Barreau, qui a produit un rapport sur l’élevage de chevaux en Normandie, constate que même si celui-ci est en baisse, il reste encore très important. Et la moitié des contrats d’élevage français sont normands.
Dans cette région, l’élevage équin est traditionnel, et selon le fondateur d’une école d’équitation à Saumur en Maine-et-Loire, Nicolas Blondeau, la Normandie reste la terre du cheval tant en qualité qu’en quantité.
Selon Vanina Deneux, sociologue à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), le monde du cheval est complexe et Il n’y a pas à proprement parler de filière équine. Il est dominé par des individualités fortes où querelles de chapelle et d’ego sont la norme. La filière est cloisonnée et le monde politique a du mal à l’appréhender.
Vanina Deneux fait néanmoins remarquer que si les métiers sont différents - elle a interviewé 19 professionnels pour sa thèse - pour autant, ils partagent des valeurs communes. Il existe même une reconnaissance dans le milieu qui a une image forte, celle d’être un « homme de cheval », qui implique des sacrifices notamment lorsque sa propre famille passe après le cheval.
Pour un élevage plus respectueux du statut du cheval
Lors de ces échanges, les sphères animalistes, partisanes d’une agriculture sans élevage, ont été évoquées plusieurs fois. La directrice de recherches à l’INRA, Jocelyne Porcher, estime qu’elles tentent de détruire une richesse dont elles ignorent tout.
Et d’ajouter que le cheval est la plus ancienne conquête de l’homme et que nous ne pouvons pas renoncer aussi facilement à 10 000 ans d’histoire commune.
Elle est néanmoins consciente qu’une évolution du « statut » du cheval est aujourd’hui nécessaire. Le poney de centre équestre et le cheval de course travaillent au même titre qu’une vache laitière. Leurs formations, leurs parcours, leurs retraites et leurs reconversions doivent être pris au sérieux.
Sophie Barreau constate que les cavaliers sont photographiés par les spectateurs qui postent les clichés sur les réseaux sociaux. Les courses sur la plage de Jullouville sont un spectacle et il serait possible d'organiser une exposition photos par exemple. Pour ce faire, faudrait certainement travailler à un meilleur dialogue entre le grand public et le monde du cheval.
Nicolas Blondeau, un « homme de cheval » reconnu dans la profession, estime que le bien-être animal est primordial. Selon lui, il serait nécessaire également d'éduquer les cavaliers car on ne peut pas éduquer un cheval si l’on n’est pas soi-même éduqué. Il pense que la profession devrait communiquer plus sur ce qu’elle fait avec les chevaux afin que le grand public comprenne qu’il n’y a pas de raison de se séparer d’eux.
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